vendredi 11 décembre 2009

Société Générale monte à 100% dans Crédit du Nord

Société Générale et Dexia annoncent avoir finalisé la transaction par laquelle la banque française rachètera au groupe franco-belge les 20% qu'il ne détient pas encore dans le Crédit du Nord.
Le rachat des activités bancaires du Crédit du Nord coûteront à la Société générale 645 millions d'euros en numéraire, auxquels s'ajouteront 31 millions pour la filiale de gestion d'actifs Etoile Gestion du Crédit du Nord, précisent les deux groupes dans un communiqué.
"Pour Société générale, cette opération contribuera à renforcer son positionnement dans la banque de détail en France, un marché rentable qui a démontré sa résistance", précise la banque française, qui confirme que la transaction sera financée par une partie du produit de la récente augmentation de capital de 4,8 milliards d'euros.
Dexia devrait de son côté réaliser une plus-value de 155 millions d'euros, rationalisant et simplifiant ainsi son portefeuille l'actifs.
Le groupe franco-belge a acquis de son côté la participation de 20% du Crédit du Nord dans Dexia Crédit Local de France Banque pour un montant en numéraire de 13 millions d'euros, ce qui portera sa participation à 100%.

dimanche 8 novembre 2009

Où placer votre cash à 5% ?

Alors que la rémunération du Livret A est maintenue à 1,25% net, profitez des promotions pour placer vos liquidités jusqu'à 5%. Mais avant toute décision, lisez attentivement les conditions exactes.
Malgré le maintien du taux du livret A à 1,25%, en cette fin d'année, les établissements bancaires proposent des taux attractifs pour des périodes limitées à quelques semaines ou mois. Voici les meilleures offres.

Le Livret Epargne BforBank : 5% pendant 4 mois
Vous avez jusqu'au 15 décembre 2009 pour profiter d'un taux de 5% annuels bruts pendant 4 mois pour tout première ouverture d'un livret BforBank, dans la limite de 100.000 euros de dépôt.

Au delà de cette somme, et hors offre de lancement, les dépôts sont rémunérés à 2,50% bruts.

Barclays Premier Life : 5% pendant 3 mois
Ce livret vous offre 5% bruts pendant 3 mois, sans plafond de versement à condition d'ouvrir le livret avec un minimum de 15.000 euros et avant le 31 décembre 2009. Après 3 mois, la rémunération est ramenée à 2,30% bruts.

Fortunéo Livret Plus : 5% jusqu'au 15 décembre
Pour toute première ouverture du livret épargne Fortuneo, dans la limite de 20.000 euros, sa rémunération est de 5% bruts jusqu'au 15 décembre 2009 à condition d'ouvrir le livret au plus tard le 30 novembre 2009.

Petit avantage : l'ouverture cumulative d'un Livret Plus et d'un compte Bourse (plan d'épargne en actions ou compte-titres) permet de percevoir une prime de 20 euros.

Hors promotion, la rémunération passe à 2,50% bruts jusqu'à 10 millions d'euros.

BPE : 4% jusqu'au 31 décembre
A la BP,E le compte-chèques propose un taux annuel brut de 4% l'an, applicable jusqu'au 31 décembre 2009, calculé chaque jour sur la fraction du solde créditeur dépassant les 2.000 euros sans aucun plafond de dépôt. Cependant, cette sur-rémunération promotionnelle de 2% à 4% est limitée à la perception d'un maximum de 1.000 euros bruts d'intérêts.

Hors offre, le taux annuel brut est de 2% l'an calculé chaque jour sur la fraction dépassant 2.000 euros.

ING : 3,5% pendant 3 mois
Le Livret d'Epargne Orange garantit 3,5% pendant 3 mois pour toute ouverture avant le 31 décembre 2009 et jusqu'à 90.000 euros de dépôt. Si vous recommandez une personne et que celle-ci ouvre, dans les 45 jours qui suivent votre premier versement, à son tour un Livret vous recevrez 1% de plus.

Hors promotion, le taux de rémunération est de 2% bruts.

Regardez aussi du côté des assureurs
Plusieurs assureurs ont mis en place des offres garantissant un rendement net de 4% à 4,5% sur le fonds en euros. La plupart du temp,s des conditions d'investissement et de durées sont exigées. Par exemple, chez Aviva, pour pouvoir profiter d'un taux de 4,20% net garanti jusqu'au 3 septembre 2010, votre versement doit être d'au moins 12.000 euros et doit être réalisé avant le 22 décembre 2009.

jeudi 24 septembre 2009

Prêts immobiliers : nouvelle forte chute des taux d'intérêt

La baisse des taux d'intérêt des prêts immobiliers s'est accentuée depuis quelques jours, selon empruntis.com, les taux moyens se situant désormais à 4% sur 15 ans et 4,15% sur 20 ans. Les banques se livrent une concurrence effrénée.
En début de semaine, empruntis.com faisait état d'une baisse généralisée et significative des taux d'intérêt des prêts immobiliers. Le mouvement c'est visiblement accentué depuis. "Les taux d'intérêt fixes moyens ont enregistré de fortes baisses dont nous n'avions pas totalement anticipé l'ampleur. Cette situation exceptionnelle et particulièrement favorable aux futurs acheteurs nous obligent à communiquer à nouveau d'autant que nous ne connaissons pas la persistance de ce phénomène", écrit le courtier en crédits en ligne dans un communiqué.

Depuis le début de la semaine, les taux affichent des niveaux inférieurs de 0,15% en moyenne plaçant ainsi toutes les durées sous la barre des 5%. "Les taux moyens se situent désormais à 4% sur 15 ans, 4,15% sur 20 ans, 4,30% sur 25 ans et 4,85% sur 30 ans, des taux jamais atteints depuis avril 2007, précise Maël Bernier, porte-parole d'empruntis.com. Ces fortes baisses sont liées directement à la concurrence acharnée que se livrent les banques entre elles et notamment au réajustement d'un grand réseau pour rester dans la course à la conquête client ".

Posez vos questions sur www.lesechos.fr
Comment vont évoluer les taux des prêts immobiliers ? Les crédits à taux variables sont-ils encore attractifs ? Quid des prêts aidés de type prêt à taux zéro (PTZ), prêt à taux zéro doublé ou écologique, Pass-Foncier, prêt d'accession sociale ? Sont-ils cumulables ? Patrice Haubois, responsable du département offre aux particuliers du Crédit Foncier de France répondra à toutes vos questions vendredi 18 septembre de 11h à 12h.

vendredi 4 septembre 2009

Bercy veut surtaxer les revenus versés aux résidents de paradis fiscaux

Le gouvernement veut relever, de 35 % à 50 %, la taxation des dividendes, des intérêts et des redevances versés aux personnes et entreprises domiciliées dans des paradis fiscaux. Les régimes de faveur seront proscrits. Et la police fiscale souhaitée par Eric Woerth pourrait voir le jour.

A trois semaines du G20 de Pittsburgh, Paris multiplie les angles d'attaque contre les paradis fiscaux. Après avoir dévoilé l'existence d'une liste de 3.000 évadés fiscaux, détenant des comptes en Suisse, Eric Woerth, ministre du Budget, s'apprête à annoncer une série de mesures pour accroître la taxation des revenus « passifs » (intérêts, dividendes, redevances, etc.) versés par des entreprises en France à des personnes, physiques ou morales, domiciliées dans des paradis fiscaux. Elles devraient constituer, avec la taxe carbone et la taxe professionnelle, l'un des principaux volets du projet de loi de Finances 2010.
Il ne s'agit ni plus ni moins que de « mesures de rétorsion » à l'attention des pays non coopératifs. Celles-ci avaient d'ailleurs été réclamées début avril par les principaux chefs d'Etat, lors du G20 de Londres : il était notamment convenu de « prélever des taxes » et de « refuser toute déduction » sur les versements effectués « au profit des bénéficiaires dans une juridiction non coopérative ». C'est exactement l'esprit des mesures devant figurer en loi de Finances. Le gouvernement veut relever, à 50 %, les taux de retenue à la source des dividendes, intérêts et redevances, lorsque leurs bénéficiaires sont domiciliés dans un paradis fiscal. Aujourd'hui, ils s'élèvent entre 15 % et 35 %.

Pénalités accrues
Les régimes fiscaux de faveur (abattement sur les revenus de capitaux mobiliers, fusion en régime de faveur, etc.), aujourd'hui largement étendus, seront également interdits dès lors qu'ils impliquent un pays non coopératif. Les versements faits à une personne ou à une entreprise domiciliées dans un paradis fiscal ne seront, ainsi, plus jamais déductibles d'impôt. Aujourd'hui, il suffit de prouver que le versement ne présente pas un caractère « anormal ou exagéré » pour qu'ils soient déductibles. Sont visées les entreprises percevant des dividendes, exonérés d'impôt, de la part de leurs filiales françaises, ou les personnes qui perçoivent des intérêts de la part de débiteurs français. Les banques implantées en France qui refusent d'identifier les transferts d'argent de plus de 10.000 euros vers ces pays non coopératifs feront l'objet de pénalités accrues : elles pourront atteindre jusqu'à 50 % des fonds transférés par leurs clients.
Le ministre, qui défendra ses mesures au Parlement dans un mois, peut compter sur de nombreux députés, de gauche comme de droite, pour le soutenir et compléter ses propositions. Jeudi, la commission des Finances de l'Assemblée présentera ses propres initiatives. La mise en place d'une « police fiscale », placée sous l'autorité d'un juge, sera notamment remise sur la table par Didier Migaud, président PS de la commission (lire ci-dessous) et Gilles Carrez (UMP), le rapporteur. Cela avait déjà été le cas l'année dernière, mais le ministère de l'Intérieur n'y étant guère favorable, le projet avait été repoussé. Il a plus de chances d'aboutir, cette fois, car Bercy est prêt à accepter que les agents du fisc soit localisés place Beauvau et placés sous la tutelle de Brice Hortefeux.

Eric Woerth négocie, en parallèle, de nouvelles conventions fiscales avec Gibraltar, le Liechtenstein et Andorre, et poursuit ses discussions avec Singapour. La liste des pays « non coopératifs » a ainsi toutes les chances d'évoluer ces prochains mois.

lundi 20 avril 2009

Emprunter malgré la peur du chômage

Quelles garanties offre réellement l'assurance perte d'emploi ?
Pas étonnant par les temps qui courent : " Depuis quatre ou cinq mois, les emprunteurs nous questionnent beaucoup sur l'assurance perte d'emploi ", confirme Ari Bitton, président d'AB Courtage. La conjoncture a ôté toute visibilité à la plupart des particuliers. Quand on s'apprête à emprunter sur 20 ou 25 ans, souscrire un contrat d'assurance perte d'emploi paraît une sage précaution. C'est un revirement spectaculaire, car cette garantie était finalement assez peu souscrite ces dernières années. Il est vrai qu'elle n'a rien d'obligatoire. En outre, elle est jugée, selon les uns, peu protectrice et, pour les autres, trop chère au regard de l'étendue réelle de sa garantie.

" Son coût est effectivement loin d'être neutre pour l'emprunteur ", concède Alain Todini, directeur général de Credixia. Il n'empêche, avec la remontée fulgurante du chômage, les candidats à l'emprunt la regardent d'un autre oeil. Mais tous peuvent-ils y souscrire ? Rien n'est moins sûr. Selon l'âge, le métier, l'établissement prêteur, le délai à courir par rapport au préavis de licenciement, les conditions varient du tout au tout.

Pour les salariés uniquement
L'assurance perte d'emploi concerne exclusivement le chômage consécutif à un licenciement individuel ou collectif, tout autre cas étant exclu (la démission, par exemple, ou le renvoi pour faute grave). Pour souscrire à la garantie, des conditions d'âge sont aussi requises. Chez AFI Europe, par exemple, il ne faut pas avoir plus de 50 ans. La limite est fixée à 56 ans pour le contrat proposé par la banque LCL, tandis qu'elle s'établit à 59 ans chez Mutlog. De même, à la Société Générale, il faut avoir moins de 60 ans. Il faut en outre être salarié, de façon à pouvoir prétendre aux allocations chômage du Pôle emploi. Autrement dit, professions libérales, commerçants, artisans, exploitants agricoles ou travailleurs indépendants ne peuvent y accéder.

Autre condition d'importance, la souscription est réservée aux salariés pouvant justifier d'un contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Mais ce n'est pas tout : il faut travailler dans la même entreprise depuis au moins 6 mois ou 1 an. Cependant, certains contrats sont ouverts aux salariés en contrat à durée déterminée (CDD). " Les assurances perte d'emploi ont longtemps été réservées aux seuls titulaires de CDI, explique-t-on chez CNP Assurances, mais l'évolution du marché de l'emploi et l'augmentation des contrats courts ont incité les assureurs à proposer de nouveaux produits accessibles aux personnes en CDD, en période d'essai de CDI ou aux intérimaires. " Chez LCL, les CDD de plus de 3 mois à temps complet sont éligibles. Mais attention, " si la garantie était mise en oeuvre, l'assuré devrait justifier d'un CDI au moment de son licenciement ", précise la banque.

Et puis, il faut encore compter avec cette précision qui, ces temps-ci, n'a rien d'un détail : l'assurance perte d'emploi ne peut être contractée en période de préavis de licenciement, pas plus qu'en phase de démission ou de préretraite.

Attention aux délais de carence
Du côté des garanties, l'offre se révèle très diversifiée. Ce qui rend d'autant plus délicate la comparaison entre contrats. Mais, en règle générale, il faut savoir que l'assurance perte d'emploi ne se déclenche qu'après deux délais : un délai de carence qui démarre à la date de signature du contrat, durant lequel la garantie ne peut être mise en oeuvre. En cas de chômage au cours de cette période, aucun droit aux indemnités prévues par la garantie n'est possible ! Selon les compagnies, ce délai de carence peut s'étaler sur 3 mois (Mutlog), 6 mois (April) ou 12 mois (AFI Europe). Passé ce premier délai, la garantie démarre réellement.

Pour autant, cela ne signifie pas qu'en cas de chômage, le souscripteur sera indemnisé immédiatement. Il y a, en effet, un second délai, dit de franchise, qui part de la date de début d'indemnisation par le Pôle emploi. A l'issue de cette période, qui s'établit le plus souvent entre 90 jours et 120 jours, intervient enfin la prise en charge... A condition que l'assuré soit encore au chômage, bien sûr !

A ces délais, il faut ajouter un autre élément de nature à faire réfléchir avant de signer : c'est la durée d'indemnisation. Là aussi, les disparités sont fortes entre assureurs. Elle peut osciller entre 12 et 36 mois selon les contrats. A la Société Générale, par exemple, elle est limitée à 21 mois par événement. Autrement dit, l'emprunteur peut bénéficier plusieurs fois de la garantie au cours du remboursement de son prêt. Si, par malchance, il subit un deuxième licenciement, il peut à nouveau être indemnisé. Encore faut-il qu'il ait retrouvé, entre-temps, un emploi en CDI (au moins 1 an chez le même employeur). Chez LCL, la durée d'indemnisation dépend de la durée d'activité en CDI ou en CDD. Si l'assuré est en poste depuis moins de 360 jours, il n'a droit à aucune indemnisation. Entre 360 et 540 jours, il bénéficie d'une indemnisation de 180 jours et, au-delà de 540 jours, de 360 jours. Même principe au Crédit Foncier : si la durée d'activité est inférieure ou égale à 12 mois, il n'y a pas d'indemnisation. Entre 12 mois et 18 mois, l'indemnisation court pendant 180 jours et, au-delà de 18 mois, elle est portée à 360 jours. Les contrats de ces deux banques prévoient la reconstitution des droits à indemnisation sous certaines conditions. Chez April, le contrat prévoit l'indemnisation au maximum de deux périodes de 18 mois de chômage.

Indemnisations toujours partielles
Quant au montant de la prise en charge, les contrats diffèrent également. Dans certains cas, l'indemnisation est fixe. C'est le cas chez April et au Crédit Foncier (contrat AXA), chez qui l'indemnisation s'élève à 50 % de la mensualité. Même chose chez AFI Europe, qui verse, pour sa part, 75 % de l'échéance (plafonnée à 1.500 euros). Chez d'autres assureurs, l'indemnité est progressive. Par exemple chez Mutlog, où l'assuré bénéficie d'une prise en charge de la mensualité à hauteur de 40 % les 6 premiers mois, 70 % les 24 mois suivants et 100 % les 6 derniers mois. Avec le contrat proposé par LCL, l'assuré choisit l'indemnisation : 50 % ou 75 % de l'échéance en fonction de la prime qu'il souhaite payer. Même principe à la Société Générale (30 % et 60 % d'indemnisation possibles). Attention : dans la plupart des cas, il existe un montant plafond d'indemnité journalière, souvent fixé à 64 euros.

Un coût non négligeable
Reste la question du coût de l'assurance perte d'emploi, qui se révèle plutôt dissuasif. Il tourne autour de 25 euros chez April, qui fait évoluer son tarif de 10,92 euros à 45,48 euros par mois (prêt inférieur à 230.000 euros) selon le niveau d'études du souscripteur, les plus diplômés étant bien entendu les mieux lotis. Chez LCL, le tarif s'établit à 50 euros par mois (indemnisation de 50 %) ou 75 euros (75 %). Au Crédit Foncier, il s'élève à 1,65 euro par tranche de 10.000 euros empruntés, soit 24,75 euros pour un prêt de 150.000 euros ou 33 euros pour 200.000 euros.

COLETTE SABARLY

vendredi 16 janvier 2009

La Banque de France limite à 0,7% sa prévision de croissance en 2008

Signe de la brutalité du ralentissement, la banque centrale française table désormais sur une prévision de contraction du PIB de 1,1% au 4e trimestre. Le mois dernier, elle prévoyait encore une baisse de "seulement" 0,7%.
La détérioration est brutale et spectaculaire. La Banque de France a révisé pour la deuxième fois en deux mois sa prévision de contraction du produit intérieur brut (PIB) de la France au quatrième trimestre.

Elle table désormais sur une baisse de -1,1% _du jamais vu depuis 30 ans_ contre -0,7% prévu en décembre et -0,5% en novembre, selon son enquête mensuelle de conjoncture de janvier. En conséquence, la prévision de croissance du PIB en moyenne sur l'année a été revue à la baisse de 0,1 point à +0,7%, ce qui représente une forte décélération par rapport aux +2,1% de 2007.

La surprise n'est pas totale. Il y a quelques jours, l'Insee faisait état d'une aggravation de la situation de l'économie en novembre avec un recul de l'industrie manufacturière, jugeant qu'il en découlait "un risque élevé que la baisse du PIB au quatrième trimestre soit plus forte" que celle prévue en décembre (-0,8 %). Plusieurs économistes et analystes ne cachaient pas que la baisse pourrait atteindre 1,2 %, Morgan Stanley n'excluant pas -1,5 %.

La banque centrale française a parallèlement fait état d'une nouvelle baisse du climat des affaires en décembre dans l'industrie. Son indicateur a reculé à 66 après 68 (chiffre confirmé) en novembre. Selon les chefs d'entreprise interrogés par ses services, le recul de l'activité industrielle s'est dans l'ensemble accentué en décembre, plus particulièrement dans les secteurs de l'automobile et des biens intermédiaires. "Le taux d'utilisation des capacités de production a poursuivi son repli pour s'établir à un niveau très inférieur à sa moyenne de longue période" ajoute la Banque.

Plus inquiétant : le courant de commandes nouvelles s'est de nouveau contracté, sur le marché intérieur comme sur les marchés étrangers. Les carnets de commandes se situent toujours à un niveau jugé sensiblement inférieur à la normale. Les stocks de produits finis, qui se sont un peu allégés, apparaissent néanmoins toujours supérieurs au niveau souhaité.

Ce qui fait que le rebondissement ne semble pas encore à venir : "les prévisions des chefs d'entreprise restent orientées, dans l'ensemble, dans le sens d'une poursuite de la baisse de l'activité dans les prochains mois," souligne la Banque de France.

Toute la question est de savoir quelle forme prendra l'évolution de la conjoncture dans les mois à venir : en "V" (chute brutale avec remontée immédiate et rapide), en "U" (chute brutale avec stagnation, avant une remontée rapide) ou en "L"(chute brutale avec longue stagnation).

Dans une interview le 10 décembre au Figaro, le gouverneur de la Banque, Christian Noyer, voulait croire à un scénario positif : "Nous pouvons envisager une légère reprise de l'économie au second semestre car plusieurs facteurs jouent favorablement : la très forte désinflation redonnera du pouvoir d'achat ; la politique monétaire soutient les prêts et l'investissement et les plans de relance soutiennent l'activité".

Reste à savoir si la rechute des marchés boursiers et l'annonce de nouvelles perte des banques va aboutir au prolongement du blocage du marché du crédit. Et donc handicaper fortement toute perspective de reprise.

En Allemagne, l'Office fédéral des statistiques a estimé cette semaine que le PIB avait subi une contraction comprise entre 1,5% et 2,0% au quatrième trimestre, soit la plus mauvaise performance depuis 1990. Ce qui fait dire à Jean-Michel Six, économiste en chef pour l'Europe chez Standard & Poor's que la situation de "l'économie française est relativement moins touchée que l'économie allemande".