samedi 20 février 2010

Banques en ligne : 300.000 nouveaux comptes sur internet en 2010

300.000 nouveaux comptes bancaires pourraient être ouverts en ligne en 2010, Boursorama espère bénéficier de 20% de ces nouveaux clients.
300.000 nouveaux comptes bancaires pourraient être souscrits en ligne en 2010, Boursorama espère en ouvrir plus de 20%. En 2009, alors que les banquiers en ligne ont bénéficié de plus de 150.000 ouvertures de comptes bancaires, Boursorama en a ouvert en France près de 35.000.

61% des clients de Boursorama n'ont payé aucun frais bancaires y compris pour leur carte bancaire. Le propre des banquiers en ligne est en effet de facturer au minimum. " Nous garderons les cartes bleues gratuites, tant que nous continuerons à gagner de l'argent sur ces cartes bleues grâce aux reversements qui nous sont faits", explique Hugues Le Bret, le PDG de Boursorama.

"Dans 10 ans, la banque en ligne représentera 10 à 15% du nombre des comptes bancaires, car les clients souhaitent acheter la meilleure prestation au meilleur prix ", conclut Hugues Le Bret, le PDG du banquier en ligne.



Les raisons de l'insatisfaction face aux banquiers classiques
Les raisons pour lesquelles les clients ouvrent des comptes en ligne sont les suivantes : 69% estiment les frais de leur banque trop élevés, 61% manquent de conseils, 27% trouvent les horaires d'ouverture des banques classiques trop limités, 15% estiment que leur agence bancaire est loin, 9% voudraient souscrire à des produits financiers financiers en ligne (Selon une étude Crédoc-Monabanq janvier 2010).

lundi 1 février 2010

Il est indispensable que les banques centrales laissent leur taux d'intérêt très bas

Le "chief economist" du Fonds monétaire international analyse la situation économique de la zone euro, les problématiques de changes et les moyens dont disposent les banques centrales.
Les difficultés de la Grèce, et du Portugal, sur leurs finances publiques sont-elles l'arbre qui cache la forêt ? Y a-t-il un réel risque d'éclatement de la zone euro ?
AFPNon, je ne pense pas, ce qui n'empêche pas qu'il y ait un problème budgétaire en Europe. La Grèce est le premier pays à subir la sanction des marchés. Le fait qu'ils soient inquiets incite le pays à prendre des mesures, ce qui est une bonne chose.

La zone euro ne pâtit-elle pas du fait que les économies sont au fond très différentes d'un pays à l'autre ? La zone euro est-elle condamnée à terme ?
Les avantages et les inconvénients d'une zone monétaire unique étaient connus dès le départ. Une monnaie commune apporte plus de discipline, augmente la concurrence et élimine les problèmes liés aux taux de change. Ces effets bénéfiques se sont vérifiés. L'Europe s'est certainement mieux sortie de la crise avec l'euro qu'avec des politiques de changes nationales. Néanmoins, une union a un coût lors de chocs asymétriques. L'ajustement habituel par les taux de change pour regagner de la compétitivité ne peut être réalisé. Au cours des 5 à 6 premières années, tout s'est bien passé. Maintenant, avec la crise, le Portugal, l'Espagne et la Grèce éprouvent de sérieuses difficultés. Celles-ci impliquent des ajustements très pénibles. Surtout lorsque l'environnement inflationniste est très bas. Le rétablissement de leur compétitivité peut nécessiter de lourds sacrifices, comme une baisse des salaires.

Le Portugal et la Grèce peuvent-ils se le permettre ?
Ils n'ont guère le choix. Ce sera long et douloureux. Les problèmes du Portugal ont d'ailleurs commencé bien avant la crise. Cette dernière rend seulement l'ajustement encore plus ardu.

Certains pays riches, mais aussi certains pays asiatiques, se plaignent de la sous-évaluation du yuan. N'y a t-il pas un risque de montée de protectionnisme vis-à-vis de la Chine ?
Le débat sur la réévaluation du yuan est souvent présenté de manière contre-productive. La Chine a un taux d'épargne anormal, traduisant des dysfonctionnements importants. Du côté des ménages, il témoigne d'une grande incertitude sur l'avenir par rapport à la santé, l'éducation, la retraite. Du côté des entreprises, il traduit une mauvaise gouvernance et un problème de distribution de leurs profits. La Chine doit donc augmenter sa consommation. D'ailleurs, elle prend des mesures qui vont dans cette direction.

C'est dans ce contexte qu'il faut réfléchir à la valeur du yuan. Si la consommation augmente sans que la demande extérieure diminue, le pays sera confronté à un choc inflationniste. La Chine ne peut tout simplement pas croître à 15% par an ! Elle a donc besoin de ralentir la demande externe, et donc de laisser sa devise s'apprécier. Cela doit donc faire partie de sa stratégie.

Le déséquilibre chinois n'est pas seul en cause. Le déséquilibre des échanges commerciaux des Etats-Unis est-il en voie de se résorber ?
L'un des grands changements de la crise est que le taux de consommation des ménages américains a diminué. Ceci est une bonne nouvelle à long terme car le taux d'épargne était trop bas, mais pose des problèmes de demande à court terme. La diminution de la consommation est, pour le moment, partiellement compensée par les déficits budgétaires. Mais il va falloir que quelque chose d'autre prenne le relais. La meilleure solution, au moins sur le papier, serait une augmentation des exportations et donc une diminution du déficit commercial américain.

Le levier le plus efficace est le taux de change du yuan...
C'est certainement un des leviers. La question est celle de sa force. Nous avons testé avec nos modèles une appréciation de 20% des monnaies asiatiques prises dans leur ensemble (yuan, won coréen, etc.) avec une baisse du taux d'épargne chinois. Nous obtiendrions une amélioration de la balance commerciale des Etats-Unis de l'ordre de 1% du PIB, et à peu près la même chose pour la zone euro. Ce n'est pas négligeable, mais ce n'est pas suffisant pour maintenir une croissance forte dans les pays riches.

Où se trouve le reste de la solution ?
C'est, presque par définition, d'augmenter la demande intérieure privée, c'est-à-dire la consommation et l'investissement. S'agissant de la consommation, ce serait contradictoire, en tout cas pour les Etats-Unis, avec la remontée - nécessaire - du taux d'épargne. Idéalement, il faudrait donc une relance de l'investissement, qui est peut-être possible si les taux d'intérêt restent très bas. Une fois que les entreprises auront éliminé leurs surcapacités, elles profiteront de ce coût peu élevé du capital qui correspond à de l'argent presque à prix zéro.

Les banques centrales doivent donc maintenir les taux d'intérêt au très bas niveau actuel ?
C'est indispensable, et pour aussi longtemps que nécessaire. Tant qu'il n'y a pas de solide reprise de la demande privée, c'est absolument vital - peut-être au-delà de 2010. Si cela crée des bulles ici ou là, il faudra agir par différents moyens, mais l'essentiel est que l'activité reparte. Ce qui n'interdit pas aux banques centrales de commencer à retirer certains aspects de leur politique monétaire qui ne passent pas par les taux.

Quels sont les risques de rechute de l'activité ?
Nous ne croyons pas au "double dip", le risque est plus d'un ralentissement de la croissance.

L'Europe et les Etats-Unis sont-ils menacés de désindustrialisation par la Chine ?
La Chine a pour le moment un taux d'échange qui est en rapport avec son taux d'épargne. Elle est très compétitive et cela a des effets sur les autres zones du monde. Cependant, comme je vous l'ai dit, la stratégie de croissance de la Chine, qui sera plus tournée a l'avenir vers la demande intérieure, viendra très probablement avec une diminution de la balance commerciale chinoise, et donc des échanges plus équilibrés avec le reste du monde.

Un pays a-t-il raison de se fixer des objectifs constitutionnels de retour à l'équilibre budgétaire ?
Le retour à l'équilibre budgétaire est essentiel mais, vu les incertitudes sur la relance de la demande privée, se fixer une calendrier précis et inflexible serait une erreur.