Z1 LES FURETS

dimanche 21 octobre 2007

Le G7 veut rassurer les marchés financiers

Les ministres et gouverneurs ont reporté à plus tard d'éventuelles mesures à l'échelon international pour éviter une nouvelle crise. Ils accentuent la pression sur les autorités chinoises pour qu'elles assouplissent leur taux de change
Les grands argentiers du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) ont tenu vendredi à rassurer les marchés financiers, affirmant que leur situation s'améliorait après la crise de l'été tout en augmentant la pression sur les autorités chinoises pour qu'elles assouplissent le taux de change du yuan.
La "croissance mondiale reste forte" mais "les turbulences sur les marchés financiers, les prix élevés du pétrole et la faiblesse du marché immobilier américain" vont probablement peser sur elle, ont indiqué les ministres des Finances et les gouverneurs des Banques centrales du G7, à l'issue de leur réunion à Washington. Le G7 a affirmé que "de solides fondamentaux mondiaux et des institutions financières fortement capitalisées fournissent une base solide et résistante". "Mais un environnement instable risque de perdurer pour un certain temps et demandera une surveillance étroite", ont-ils souligné.
Pour le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson, qui a délivré un message optimiste sur la conjoncture, "le sentiment général autour de la table était que certains marchés reviennent à la normale après une réévaluation des risques. Sur d'autres marchés, cette réévaluation prendra plus de temps". Plus abrupt, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a reconnu qu'une "légère détente" était intervenue sur les marchés. "Mais nous n'en avons pas terminé. D'un retour à la normale, on ne peut pas encore parler".
Les ministres et gouverneurs ont toutefois reporté à plus tard d'éventuelles mesures à l'échelon international pour éviter une répétition de cette crise, appelant les marchés financiers à tout d'abord faire le ménage chez eux.
Pression sur la Chine
Sans faire allusion aux nouveaux records de l'euro face au dollar (1,43 dollar vendredi), les responsables des finances des pays du G7 ont préféré augmenter d'un cran la pression sur la Chine. "Nous nous félicitons de la décision de la Chine d'accroître la flexibilité de sa devise mais au vu de l'augmentation de son excédent de sa balance des paiements courants et de son inflation intérieure, nous soulignons qu'elle doit permettre une appréciation accélérée de son taux de change réel", a souligné le G7. Les mots "appréciation accélérée" sont nouveaux alors qu'une délégation européenne doit se rendre en Chine d'ici la fin de l'année pour faire passer ce message, déjà asséné depuis plusieurs années par les Américains.
Pour l'instant, cette pression laisse Pékin de marbre. La numéro deux de la Banque centrale chinoise, Wu Xiaoling, a assuré à Washington vendredi que Pékin prenait des initiatives concernant le taux de change de sa monnaie et les réformes économiques et se comportait en membre responsable de la communauté économique internationale. "Modifier les taux de change sans des politiques de restructuration économique nuira à la Chine", a-t-elle déclaré. Les autorités chinoises ont donc décidé de réformer leur système des changes "de manière contrôlée, de leur propre initiative et de manière graduelle". Américains et Européens reprochent à Pékin de maintenir le yuan sous-évalué en maintenant son évolution par rapport au dollar dans d'étroites marges de fluctuation, creusant leurs déficits commerciaux vis à vis de la Chine.
S'ils n'ont pas évoqué directement la baisse du dollar par rapport à l'euro et la faiblesse du yen japonais, les responsables du G7 ont toutefois réaffirmé que "les taux de change doivent refléter les fondamentaux économiques" et qu'"une trop grande volatilité et des mouvements désordonnés dans les taux de change sont indésirables pour la croissance économique".

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