samedi 9 février 2008

Société Générale : le courtier soupçonné de complicité présenté samedi aux juges

Jérôme Kerviel, placé en détention provisoire vendredi, aurait passé une partie des ordres qui ont coûté 4,82 milliards d'euros, via ce courtier d'une filiale de la Société Générale. Des messages électroniques instantanés échangés entre les deux hommes ont été versés au dossier d'instruction par la banque.


Le courtier d'une filiale de la Société Générale, soupçonné d'avoir eu connaissance des agissements du trader Jérôme Kerviel et qui avait été placé jeudi en garde à vue à la brigade financière, va être présenté samedi aux juges en charge du dossier.

Ce courtier de la Fimat (filiale de la Société Générale), Moussa Bakir, selon le Financial Times, était en relation professionnelle avec Jérôme Kerviel, le trader soupçonné de falsifications qui ont coûté 4,82 milliards d'euros à la banque. Selon une source proche du dossier, Jérôme Kerviel passait une partie de ses ordres d'achats et de ventes sur les produits dérivés via cette société de courtage, qui a fusionné le 22 janvier avec une filiale de Calyon pour devenir Newedge. Des messages électroniques instantanés ("chat") entre le courtier et Jérôme Kerviel, suggérant que le gardé à vue était au courant des agissements du trader, ont été versés au dossier d'instruction par la Société Générale, selon cette source. L'un de ces messages du 30 novembre 2007, cité par Le Monde, était ainsi libellé: "Tu n'as rien fait d'illégal au sens de la loi".

La journée de vendredi avait une fois encore été riche en rebondissements dans l'affaire de la Société Générale. La cour d'appel de Paris a décidé le placement en détention provisoire de Jérôme Kerviel, le trader de la Société Générale soupçonné de falsifications qui ont coûté 4,82 milliards d'euros à la banque, a-t-on appris auprès des avocats des parties civiles. L'ex-trader avait été mis en examen le 28 janvier pour " abus de confiance ", " faux et usage de faux " et "introduction dans des systèmes de données informatiques". Les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset avaient choisi de le laisser libre sous contrôle judiciaire, une décision dont le parquet avait fait appel.

D'une manière générale, le parquet était persuadé qu'une enquête ne pouvait se dérouler sereinement en laissant libre de parler l'ex-trader, comme il l'a fait récemment à l'AFP. Il jugeait en outre que les mesures de contrôle judiciaire imposées par les juges d'instruction sont "trop imprécises pour être efficaces" et "garantir le bon déroulement des investigations". Apparemment, ces arguments ont convaincu les juges de la chambre de l'instruction.

Des messages électroniques instantanés échangés entre le courtier et Jérôme Kerviel ont donc été versés au dossier d'instruction par la Société Générale. Le 24 janvier dernier, lors de la révélation de l'affaire, la Société Générale avait affirmé que Jérôme Kerviel avait agi seul. Cette version d'un acte isolé avait été mise en doute par de nombreux spécialistes des marchés financiers.

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